Première définition de la louange – 1/5

Pour commencer, demandons-nous ce qu’est la finalité première et principale de l’homme. C’est la première question à laquelle répond le Catéchisme de Westminster, et une question que nous devons sérieusement nous poser : pourquoi avons-nous été créés ? C’est afin de glorifier Dieu, et de jouir de lui éternellement. L’apôtre Paul l’exprime à sa manière dans l’épître aux Romains 11,36 : « C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles ! Amen ! ». Et il l’affirme différemment mais tout aussi sûrement dans 1 Corinthiens 10,31 : « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. »

La direction principale de notre vie, notre focus, c’est la personne de Dieu, rien d’autre. Il est à l’origine de tout, en tant que Créateur éternel, il soutient tout par Sa Parole (Hébreux 1,3), et toute décision, toute loi physique et spirituelle vient de Lui, selon Proverbes 16,33 : « On jette le sort dans le pan de la robe, mais toute décision vient de l’Eternel ». Le but ultime de notre existence, c’est donc de le glorifier Lui et Lui seul.

Selon le site de référence lexicale CNRTL, « glorifier » signifie « Proclamer la gloire de quelqu’un en louant ses mérites ; célébrer avec éclat un événement, une action particulièrement remarquable, célébrer de manière éclatante, une personne, ses qualités et ses actions. Il est aussi précisé que son synonyme est « louanger ». On est donc bien dans le vif du sujet ! Le Psaume 33,1 nous y appelle d’ailleurs : « Justes, réjouissez-vous en l’Eternel ! La louange sied aux hommes droits ». La louange, rendre gloire à Dieu, c’est ce qu’on attend des hommes droits, c’est ce qu’on attend d’un enfant de Dieu.

Concrètement, qu’est-ce que louer ? Après quelques secondes de réflexion, nous pourrions penser au fait d’être reconnaissant, de prier, chanter, danser, pourquoi pas de peindre, faire des bannières, sonner du shofar, etc. Ce que je crois, c’est que la louange n’est pas la danse, la musique, l’art ou encore tout ce que l’on peut imaginer. Mais toutes ces choses-là peuvent pourtant être de la louange, tout dépend de la source. Ce que je veux dire par là, c’est que ce n’est pas ce que produisent ma bouche ou mes mains, ou comment bougent mes pieds. C’est bien plus profond que cela : la vraie louange dépend de la disposition du cœur, là où il n’y a pas de fraude possible, au-delà des apparences.

En écrivant tout cela, je me suis demandé ce qu’il en était de Jésus. On ne lit pas dans les évangiles qu’il danse, par exemple, bien qu’il devait probablement le faire, puisque c’était très répandu dans la coutume juive. Nous lisons bien une fois qu’il chantait, dans Matthieu 26,30 : « Après voir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des Oliviers ». Cela faisait en effet partie de la liturgie juive de changer des hymnes et des cantiques lors du repas de la Pâque. Nous voyons également qu’il priait, mais c’est à peu près tout ce que nous avons sur le thème de la louange dans la vie de notre Seigneur. Et pourtant, il est évident que Jésus louait avec excellence. En effet, qui mieux que le fils de Dieu pourrait nous apprendre à louer de tout notre cœur ? Matthieu 11,25-26 nous dit ceci : « En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi. »

Le verbe « louer » est le grec exomologeo, que nous pouvons traduire par « donner des louanges, reconnaître ouvertement et joyeusement ». On y reconnaît le mot français homologuer qui signifie « valider, approuver quelque chose, un acte, une décision, comme étant performant, de qualité et éprouvé, ayant passé les tests nécessaires ». Dans ce passage, Jésus loue le Père pour ses décisions, pour ses révélations, pour sa sagesse hors norme, qui va contre toute logique humaine. Il le loue pour des choses cachées à l’intelligence, au raisonnement des hommes, et nous allons voir qu’il y a en effet un mystère dans la louange. Car nous avons besoin de la révélation de Dieu pour louer véritablement, bibliquement. C’est ce que nous allons voir.

Article écrit par Cédric Fruhinsholz

Cédric, sa femme et ses quatre petits «Fruhi» sont originaires de France et vivent actuellement au Québec. Nul doute que leurs pérégrinations, dans différents coins du monde ont influencé sa musique et son écriture. Fils de pasteur, Cédric trace d’abord son chemin personnel sur la voie de la louange pop francophone, avec notamment la sortie de deux albums en 2012 (« Que tout te rende gloire ») et 2015 (« Emerveillé »), avant de se mettre à écrire et enseigner la Parole de Dieu.