Un Dieu jaloux – 5/11

Voici donc quelques thèmes qui nous permettent d’approfondir notre réflexion. Notons d’abord qu’il est écrit : « L’Eternel porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux. » (Exode 34,14b)

Il ne pouvait pas permettre que son peuple ait sur lui une marque de soumission à un autre dieu ou toute autre personne que lui, ni qu’il ait quelque autre lien spirituel si ce n’est avec lui seul. Dieu est jaloux de nos vies qu’il a rachetées, et à juste titre, puisque le prix payé est inestimable! La seule marque physique que les Hébreux devaient avoir en signe d’appartenance au peuple de Dieu était la circoncision physique des hommes d’Israël. Et l’on peut considérer cette marque comme invisible, puisqu’elle est du domaine de l’intimité.

Notons une chose essentielle concernant le sang : l’alliance passe nécessairement par le sang, symbole de la vie, et Dieu a fait une alliance éternelle avec Israël, qu’il a « coupée » par le sacrifice d’animaux (lire Genèse 15) et confirmée par la circoncision (lire Genèse 17). Au Sinaï, il a ordonné l’expiation des péchés par le sang des animaux, et enfin c’est par le sang de Jésus que nous sommes introduits dans la nouvelle alliance. Même lors de la naissance, le sang qui coule nous rappelle l’alliance de Dieu qui donne la vie à l’homme qu’il a créé. L’effusion de sang n’est jamais anodine, d’autant plus lorsqu’elle est la conséquence d’un acte volontaire.

L’Eternel n’a jamais évoqué, encore moins proposé à son peuple de s’inciser autrement le corps que par la circoncision, ou de se tatouer des figures ou des textes en son honneur comme on le voit dans d’autres cultures pour leurs dieux. Jamais une fois ! Et en ce qui concerne la circoncision de la chair, si elle est commandée par Dieu pour distinguer son peuple et marquer son alliance avec lui, elle n’est pas suffisante pour lui plaire. En effet, il exige également la circoncision du cœur, comme nous le lisons dans Deutéronome 10,16a : « Vous circoncirez donc votre cœur. »

Or un cœur circoncis est un cœur incliné vers Dieu et dépouillé des œuvres et des désirs de la chair (Colossiens 2,11). Ce que Dieu désire donc, ce n’est rien de visible, de tape- à-l’œil, mais plutôt quelque chose d’intérieur et de profond. L’aspect extérieur n’a pas tant de valeur, si ce n’est de refléter la consécration du cœur.

Retenons plusieurs choses. Dieu s’est fait un peuple qui porte son nom sur la terre. Dans ce contexte précis du livre du Lévitique, il s’agit d’Israël qu’il a voulu distinguer du reste des nations. Mais dans la continuité, grâce au sacrifice de Jésus à la croix, beaucoup d’hommes et de femmes de toutes les nations ont été ajoutés au peuple de Dieu, et c’est là que nous sommes directement concernés. Ce peuple est ambassadeur de son Royaume, il porte sa « bannière », ses valeurs, son identité dans le monde entier. En d’autres termes, par Jésus, nous chrétiens, portons son nom sur la surface de la terre. Quelle image renvoyons-nous donc ?

L’apôtre Paul dit que nous sommes « les dispensateurs des mystères de Dieu » (1 Corinthiens 4,1). Donc non seulement nous le représentons, mais c’est à nous aussi de manifester son Royaume et sa justice, ses mystères sur la terre. Il dit aussi que nous avons été prédestinés à être semblables à l’image du fils de Dieu, Jésus-Christ (Romains 8,29). Cela signifie que nos aspirations et nos actions doivent être décidées et réalisées en fonction de ce modèle qu’est Jésus, et non d’un leader humain ou d’une société, et encore moins d’un style en vogue. Est-ce que nos choix reflètent plutôt qui il est ou l’ambiance environnante ?

Assurons-nous de refléter une image digne de Jésus-Christ et de prendre des décisions qui l’honorent, car le regard du monde est fixé sur son Eglise. En tant que chrétiens, nous sommes scrutés par l’extérieur, parce que l’on attend de nous d’être irréprochables. Et ce n’est pas complètement faux, puisque c’est notre aspiration, ce pour lequel nous avons été prédestinés, comme nous venons de le voir. Nous pouvons être un témoignage vivant et positif des valeurs de la foi en Jésus-Christ, mais nous pouvons aussi par notre comportement et nos actions être une occasion de chute pour nos frères et sœurs. Et les paroles de Jésus sont dures dans ce cas-là : « Quiconque sera une occasion de chute pour un des petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui mît au cou une pierre de meule, et qu’il fût jeté dans la mer » (Marc 9,42). Assurons-nous de ne pas être dans ce deuxième cas, à aucun moment de notre vie. Dans le doute, l’apôtre Paul nous dit qu’il vaut mieux s’abstenir de certaines choses que de choquer et scandaliser (Romains 14,21).

Notre témoignage et la manière dont nous gérons nos vies ont un réel impact, ne l’oublions pas et ne le minimisons jamais. Nous sommes la vitrine du ciel si j’ose dire. Jésus nous dit d’ailleurs que nous sommes le sel de la terre (Matthieu 5,13), c’est-à-dire que nous apportons une saveur différente de celle du monde. Cela commence par notre comportement, notre tenue, notre langage, nos actions, etc.

Article écrit par Cédric Fruhinsholz

Cédric, sa femme et ses quatre petits «Fruhi» sont originaires de France et vivent actuellement au Québec. Nul doute que leurs pérégrinations, dans différents coins du monde ont influencé sa musique et son écriture. Fils de pasteur, Cédric trace d’abord son chemin personnel sur la voie de la louange pop francophone, avec notamment la sortie de deux albums en 2012 (« Que tout te rende gloire ») et 2015 (« Emerveillé »), avant de se mettre à écrire et enseigner la Parole de Dieu.