La condition du disciple – 3/4

Ce n’est pas simple de vivre par la foi, parce que cela exige de dépendre de Dieu et de sa révélation. Et malheureusement beaucoup de chrétiens pensent à tort qu’ils n’ont pas cette sensibilité prophétique nécessaire. Mais soyons clairs là-dessus, ce n’est pas l’apanage de quelques ministères seulement. Nous sommes tous équipés du même Esprit Saint, et nous avons la responsabilité d’approfondir notre relation avec lui, afin de le discerner toujours mieux et vivre une vraie relation avec notre Dieu. C’est la définition d’un chrétien, avoir toujours les yeux fixés sur le lui et suivre la nuée lorsqu’elle s’élève. C’est en tout cas la définition d’un disciple, en Jean 8,31 : « Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. »

C’est le test auquel chacun devrait se soumettre en son âme et conscience : est-ce que je demeure dans la Parole, et y plonge mes racines et mes aspirations, au point d’être prêt à suivre la nuée dès qu’elle s’élève ? Le Seigneur ne nous demande pas à tous de bouger maintenant, mais c’est une condition du cœur que nous devons avoir. Ce n’est pas quelque chose de tangible, c’est la manifestation de notre foi. La foi vient de ce que l’on entend, dans le sens physique de l’ouïe, par la lecture de la Bible déjà, mais aussi dans notre esprit, à l’écoute de l’Esprit de Dieu ; et ce que l’on entend vient de la Parole de Christ. C’est une chance pour nous que le Seigneur l’ait déjà plantée en nous ! La semence de la foi est déjà en nous. Mais nous devons la rechercher et l’approfondir pour en faire l’expérience et la vivre jour après jour.

Demeurer dans la Parole n’est pas qu’une question de connaissance de la Bible, même si ça y participe. Nous devons la connaître et la lire, c’est certain, mais plus encore nous devons connaître le Père, connaître Jésus et connaître son Esprit. C’est une activité du quotidien, que nous avons la possibilité de faire à tout moment et n’importe où. Ça peut être dans notre voiture, notre salle de bain, notre lit, notre bureau, etc. Ensuite nous devons en faire l’expérience, et en tant que disciples de Jésus, nous nous engageons par définition à vivre ce que nous lisons et croyons. Rappelons-nous que la Parole c’est Jésus-Christ, pas seulement des textes saints. On n’en fait pas l’expérience au travers d’un style de vie moral, une philosophie de vie chrétienne, comme ça peut être le cas pour beaucoup de personnes, même non chrétiennes.

Alors qu’est-ce que demeurer en Christ ? Il nous faut connaître notre position, notre identité en Lui. Nous devons connaître qui est Christ, ce qu’il a fait, et expérimenter, vivre ce qu’il a accompli pour nous, ses principes. Connaître les principes de la Parole sans les vivre, ce n’est pas demeurer dans la Parole, c’est connaître la Parole d’un point de vue extérieur. Cela exige un sacrifice de notre part, crucifier la chair et ses désirs pour accepter la chair et les désirs de Jésus-Christ.

Quand on est dans une demeure, on est soumis au maître. Jésus nous dit qu’il est soumis au Père et qu’il ne fait rien en dehors de sa volonté. Lorsque nous demeurons dans la Parole, nous sommes dans maison de Jésus. Il a l’autorité, c’est lui le maître. Nous lui obéissons. Et ça nous engage, corps et âme, c’est une appartenance. Nous sommes fondés dans la Parole, nous appartenons à Christ. Et notre part à nous, c’est de nous engager, le sacrifice de notre vie, notre volonté propre que nous lui offrons. Ce n’est pas qu’un engagement moral, les manifestations sont très pratiques, comme se mettre en action, partir, se lancer dans des études, postuler à un travail ou en quitter un, créer un groupe, une église, une école, un simple contact avec une personne en particulier vers qui le Seigneur nous conduit. C’est agir pour Dieu, concrètement et avec audace. C’est l’opposé de l’esprit de timidité ou de lâcheté (le mot grec est le même pour ces deux traductions). Nous avons reçu, nous devons donner. La semence a été plantée en nous par grâce, nous devons porter les fruits attendus.

Nous retrouvons cet échange dans la parabole du cep et des sarments, en Jean 15 : « 4 Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez en moi. 5 Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. 6 Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; puis on le ramasse, on le jette au feu, et il brûle. 7 Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. 8 Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. »

Voici l’échange : le sarment est fondé sur le cep, sans quoi il est sans vie, mort, et ne porte aucun fruit. Il demeure donc dans la Parole inébranlable. Mais même fondé sur le cep, il a besoin que la sève circule constamment en lui afin de porter du fruit. Il y a donc un mouvement obligatoire, il doit se laisser remplir constamment de sève pour recevoir les nutriments et tout ce qu’un sarment a besoin pour porter du fruit. Il ne s’agit pas seulement d’être planté, mais de recevoir les bonnes choses, des bonnes sources, la Parole, et en continu.

Lorsqu’on coupe une branche, elle reste vivante encore un peu de temps, mais ça ne dure pas. On ne peut pas subsister coupé de la source qu’est Jésus. De la même manière, le sang circule en nous sans arrêt, parce qu’il donne et reçoit. Les membres et la vie même dépendent de cet échange continu et du bon apport en oxygène

Ça rappelle encore une autre parabole, à propos de 10 vierges en Matthieu 25. Certaines ont une réserve d’huile, pour durer, tandis que d’autres n’ont pas de quoi renouveler leur lampe. Ces dernières ont l’air bien vivantes, mais pour un peu de temps seulement. Quand l’époux arrive enfin, les premières sont prêtes, mais les vierges folles ne pourront malheureusement pas participer aux noces, car sans huile, elles sont comme mortes et les morts ne participent plus à rien. Si elles sont folles, c’est d’avoir cru qu’elles pourraient se suffire à elles-mêmes. Mais ce que nous avons appris, c’est que nous devons être constamment renouvelés pour être vivants et porter du fruit. Nous devons débloquer du temps dans nos vies, nos journées, pour écouter le Seigneur nous parler, nous instruire et nous conduire. Cette sève est indispensable. C’est son onction qui doit demeurer en nous, son huile, comme le dit 1 Jean 2,27 : « Pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne ; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, qu’elle est véritable, et qu’elle n’est point un mensonge, demeurez en lui selon les enseignements qu’elle vous a donnés. »

Concrètement, nous devons mettre en pratique la parole, et ne pas nous borner à l’écouter. Nous devons plonger nos regards dans sa loi parfaite, la loi de la liberté, et persévérer en se mettant à l’œuvre, alors nous serons heureux dans nos activités. C’est en quelques mots ce que dit Jacques à la fin du premier chapitre de son épître, et c’est ce que signifie « demeurer dans la Parole ». Et cela vient avec une excellente récompense, selon 1 Jean 2,28 : « Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu’il paraîtra, nous ayons de l’assurance, et qu’à son avènement nous n’ayons pas la honte d’être éloignés de lui. » C’est l’assurance et la joie d’être accueilli près de Jésus, le Roi, de l’entendre nous dire « c’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître » (Matthieu 25,22). C’est ce que nous attendons tous et que nous devons rechercher.

Mais il y a aussi un avertissement que nous donne Jean. Arrêtons-nous-y une minute, en 2 Jean 1,9 : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils ». Il faut bien comprendre que le fait de demeurer dans la Parole est un cadre strict que Dieu nous donne. Comme nous l’avons dit, nous devons aller là où va la nuée et ne pas nous en écarter. C’est un défaut qu’on peut vite avoir, par de bonnes intentions même, d’aller plus loin que demandé, ou de faire quelque chose comme une évidence, mais sans demander au Seigneur. Mais attention jusqu’où nous allons, nous devons respecter les ordres de Dieu. Nous ne devons pas être à la recherche du nouveau, du sensationnel, mais nous devons être droits. Recherchons toujours l’approbation du Seigneur, simplement en passant du temps avec lui. Comme Jésus l’a dit en Jean 5,19 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même (= de sa propre initiative), sinon ce qu’il voit le Père accomplir. Tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. »

Ce que nous faisons doit être entièrement soumis au Père, car de la même manière qu’un ouvrier ne bâtit rien sans avoir au préalable vérifié les plans de l’architecte, nous ne devons rien entreprendre qui ne soit demandé par le Seigneur. Je le répète car c’est essentiel, le seul moyen d’y arriver, c’est au travers d’une relation personnelle et régulière avec lui.

Article écrit par Cédric Fruhinsholz

Cédric, sa femme et ses quatre petits «Fruhi» sont originaires de France et vivent actuellement au Québec. Nul doute que leurs pérégrinations, dans différents coins du monde ont influencé sa musique et son écriture. Fils de pasteur, Cédric trace d’abord son chemin personnel sur la voie de la louange pop francophone, avec notamment la sortie de deux albums en 2012 (« Que tout te rende gloire ») et 2015 (« Emerveillé »), avant de se mettre à écrire et enseigner la Parole de Dieu.