Question d’identité

Une nouvelle année commence. Prenons ce temps pour revenir à la source, à la Parole, et si besoin, nous réaligner sur sa Vérité pour être à notre place, dans les projets du Seigneur, pour l’établissement de son Royaume, car Il revient bientôt ! Récemment, en lisant l’épître aux Romains, j’ai été interpelé de la manière dont Paul introduit ses lettres. Il ne commence jamais par un titre, mais simplement par son nom, son identité, et ça m’a fait réaliser ceci : nombre de nos difficultés, de nos combats et de nos limites partent de là, ne pas reconnaître qui nous sommes et où est notre place, à la fois en tant qu’individu, mais aussi à plus large échelle en tant que corps de Christ, l’Église.

« Paul, esclave de Jésus Christ, appelé apôtre, mis à part pour l’évangile de Dieu » (Romains 1:1)

Outre son nom, sans autre formule de révérence, Paul commence par sa position vis-à-vis du Seigneur Jésus, « esclave », « serviteur ». Sa vie et son ministère commencent là, dans l’humilité et la soumission à son maître, ce qui implique une obéissance constante, absolue à notre Dieu, de manière exclusive. Sommes-nous aujourd’hui dans cette position d’humilité et d’obéissance ? Prenons garde de ne pas servir d’autres maîtres, et cela nous inclue, à l’exemple de Yeshoua qui dit au Père : « …que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22,42).

Nous sommes « appelés », par notre nom, avec un plan spécial préparé pour chacun, écrit avant la fondation du monde dans le livre de l’Éternel (Psaume 139,16). Et dans cet appel de Dieu se trouve déjà la provision, tout ce dont nous aurons besoin, en tout temps, pour mener à bien son œuvre. Son Esprit qui a choisi d’habiter en nous en est déjà la preuve et l’assurance. Sommes-nous alignés sur les projets consignés dans ce livre ?

Paul est aussi appelé « apôtre », c’est-à-dire « envoyé », et en cela nous sommes tous concernés, dès lors que nous répondons au Seigneur comme Ésaïe : « Me voici, envoie-moi ! » (Esaïe 6,8). Envoyés vers le monde, jusqu’aux extrémités de la terre, où et vers qui le Seigneur nous conduira, pour proclamer et manifester la vérité de son évangile, sa bonne nouvelle du salut, et pas seulement en parole, mais avec la puissance qui démontre qu’il est Dieu. Nous sommes sa voix, ses mains, ses pieds, les dispensateurs de ses mystères (1 Corinthiens 4,1), en partageant son amour pour libérer les captifs, en étant solidement enracinés dans la Parole, c’est-à-dire en la connaissant en profondeur, en la faisant pénétrer en nous jusqu’à nous transformer entièrement. Et notre appel inclus bien sûr la manifestation autour de nous, des dons ET des fruits de l’Esprit, maturés dans le feu de l’épreuve.

Enfin, rappelons-nous qu’étant rachetés par le sang de Yeshoua, nous sommes dès lors « mis à part », séparés du reste du monde, c’est-à-dire rendus saints, kadosh, utiles et capables de toute bonne œuvre que le Seigneur voudra faire à travers nous. Soumettons-lui nos vies continuellement, en nous sanctifiant encore, à sa ressemblance, de gloire en gloire, d’abord en renouvelant nos pensées, par la méditation de sa Parole jour et nuit, puis en allant et ne pêchant plus, nos vies étant transformées pour sa gloire, et en nous alignant sur cette Parole, un choix et une décision de chaque instant. Souvenons-nous finalement que nous sommes le Temple de sa présence sur la terre, d’où l’Éternel libère son règne, sa puissance et sa gloire.

Mais nous sommes plus que ça : ensemble, nous formons aussi un peuple, l’Église, un royaume de sacrificateurs nous dit l’apôtre Jean (Apocalypse 1,6). Et selon Paul, nous sommes greffés et « rendus participants de la racine et de la graisse de l’olivier », Israël, qui nous porte (Romains 11,17). C’est là une part essentielle de notre identité que nous ne pouvons et ne devons pas mettre de côté. C’est d’autant plus important de comprendre cela aujourd’hui, en ce temps de guerre, physique et spirituelle, qui a fait rage actuellement là-bas. L’Église, incluant chacun de nous, ne peut pas vivre en-dehors d’Israël, ni simplement l’ignorer.

Noé l’avait déjà prophétisé il y a plus de 4000 ans lorsqu’il bénit ses fils. Sur Japhet, qui est le père du monde occidental, les nations représentées dans l’Église, il dit : « Que Dieu étende le territoire de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem » (Genèse 9,27). Voyez comme il nous relie directement à Sem, le père d’Israël, et nous fait demeurer « dans » ses tentes, comme les branches de l’olivier sauvage greffées « dans » l’olivier franc (et non pas « à la place », utilisé par la majorité des traductions). Il y a bien un lien invisible, tissé de toute éternité, qui nous oblige, nous, l’Église des Nations, à prendre position favorablement vis-à-vis d’Israël et de nos frères et sœurs juifs, dans la prière, dans l’intercession, mais aussi dans nos paroles et nos actes concrètes. Car nous sommes littéralement au bénéfice de leur « graisse » qui nous nourrit, la sève vivifiante des promesses éternelles de Dieu.

Paul nous rappelle qu’à ses frères et parents selon la chair, les israélites, « appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses et les patriarches ; c’est d’eux que le Christ est issu dans son humanité, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. Amen ! » (Romains 9,3-5). Si tout cela appartient aux israélites, et ça l’est, puisque la Parole le déclare, alors que reste-t-il à ceux qui s’en dissocient ? Rien, parce que le Seigneur n’a pas voulu nous séparer de son fils Israël, son premier-né (Exode 4,22), mais au contraire, il a choisi dans sa bonté et sa sagesse de nous inclure dans son alliance avec lui, et de faire de nous des cohéritiers, un même corps, en Jésus-Christ (Ephésiens 3,6).

En d’autres termes, quelle que soit la grandeur ou l’autonomie apparente de l’Église, nous sommes rattachés à Israël que nous devons honorer et protéger, comme notre propre chair. D’une certaine manière, nous dépendons de lui, et ce qui s’y passe, tant sur le plan naturel que spirituel, nous impacte directement et doit nous alerter. Ne pas se sentir concerné et ne pas s’impliquer dans l’amour d’Israël, dans l’intercession et le soutien, c’est rejeter et mépriser la racine qui nous porte (Romains 11,18). Or « jamais personne n’a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prends soin, comme Christ le fait pour l’Église » (Éphésiens 5,29). Prenons soin d’Israël.

Dans ce sens, souvenons-nous que nous sommes des sacrificateurs pour Dieu, et prenons à la lettre les paroles de Joël 2,17 : « Qu’entre le portique et l’autel pleurent les sacrificateurs, serviteurs de l’Éternel, et qu’ils disent : Éternel, épargne ton peuple ! Ne livre pas ton héritage à l’opprobre, aux railleries des nations ! Pourquoi dirait-on parmi les peuples : Où est leur Dieu ? ». En effet, l’esprit démoniaque qui cherche encore et toujours à détruire Israël et le peuple juif et à les rendre ignobles aux yeux du monde, a les mêmes sentiments vis-à-vis de l’Église de Dieu et des chrétiens. Ainsi, nous devons nous tenir ferme pour eux, comme des veilleurs : « Sur tes murs, Jérusalem, j’ai placé des gardes qui ne resteront jamais silencieux, de jour comme de nuit. Vous qui êtes chargés de la rappeler à l’Éternel, ne vous accordez aucun répit ! Ne lui laissez aucun répit jusqu’à ce qu’il rétablisse Jérusalem et fasse d’elle un sujet de louange sur la terre ! » (Esaïe 62,6-7).

Pour finir, remarquons le nombre 24 que porte cette nouvelle année, le double de douze, ce dernier étant le symbole du Peuple de Dieu. Des deux, Israël et l’Église, le Seigneur n’en fait qu’un. C’est une prophétie sur le point de s’accomplir parfaitement, une Épouse parfaite qui sera l’union des deux, et les prémices sont déjà là. Mais ce n’est pas fini. Prenons fermement position dans cette promesse, en reconnaissant qui nous sommes, quelles sont nos racines, et en déclarant les promesses de Dieu pour son peuple, Israël, car l’Éternel nous avertit : « Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui seront légers à ton égard » (Genèse 12,3). Alors « demandez la paix de Jérusalem. Que ceux qui t’aiment jouissent du repos ! » (Psaume 122,6).

Article écrit par Cédric Fruhinsholz

Cédric, sa femme et ses quatre petits «Fruhi» sont originaires de France et vivent actuellement au Québec. Nul doute que leurs pérégrinations, dans différents coins du monde ont influencé sa musique et son écriture. Fils de pasteur, Cédric trace d’abord son chemin personnel sur la voie de la louange pop francophone, avec notamment la sortie de deux albums en 2012 (« Que tout te rende gloire ») et 2015 (« Emerveillé »), avant de se mettre à écrire et enseigner la Parole de Dieu.

Cet article a 3 commentaires
  1. Béatrix Valente Reply

    Merci pour ce partage profond et enrichissant!
    Soyez béni !

  2. MARTIN Florence Reply

    Très bon partage, merci.
    Que le Seigneur, continue encore de t’utiliser pour d’autres études.
    Soit béni

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