L’intention et l’obéissance – 3/4

Les feuilles me font aussi penser aux bonnes intentions en apparences, qui donnent un bel aspect extérieur mais ne suffisent pas et même n’ont aucune valeur pour le Seigneur. C’est ce que nous apprenons dans cette parabole des deux fils :
« Que pensez-vous ? Un homme avait deux fils ; et, s’adressant au premier, il dit : Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma vigne. Il répondit : Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla. S’adressant à l’autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit : Je veux bien, seigneur. Et il n’alla pas. » (Matthieu 21,28-30)
Le premier fils n’a clairement pas envie d’aller travailler à la vigne de son père. C’est tout à fait humain et combien de fois est-ce que ça nous arrive à nous aussi. Mais son cœur est incliné au service et à l’obéissance et il y va finalement. Le deuxième fils par contre, nous montre de bonnes intentions « apparentes », mais les actions ne suivent pas. Ce dernier ne portera aucun fruit malgré la belle image qu’il renvoie au départ. Car le fruit est le résultat de l’obéissance, de la vraie intention du cœur et c’est celle qui importe à Dieu. Voilà ce qui porte la bénédiction pour nous et pour les autres autour de nous.

Vous vous souvenez certainement de ce passage de Matthieu dans lequel Jésus dit qu’à la fin des temps il ne reconnaîtra pas les œuvres de plusieurs :
« Ceux qui me disent : ‘Seigneur, Seigneur !’ n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. » (Matthieu 7,21-23)
En effet, on peut se spécialiser dans la connaissance de Dieu, dans la lecture de la Bible, dans la théologie, développer un ministère international et avoir tout de bien réglé et cadré comme une belle entreprise. Mais si nous ne sommes pas à notre place, c’est-à-dire si la source de ces choses n’est pas Dieu et sa parole pour nous, alors la réponse de Jésus sera dure à entendre. On peut connaître beaucoup de choses sur une personne sans le connaître vraiment. On peut connaître toute la vie, tous les détails de la vie d’un artiste, mais si on devait le rencontrer dans la rue et l’interpeller, il nous donnerait cette même réponse, « je ne vous connais pas ». Parce que de son point de vue, il n’y a aucune relation personnelle, intime. Et c’est exactement de ça que parle Jésus ici. Les œuvres que l’on fait ne sont pas garantes de la source et donc de l’approbation du Seigneur. Ce n’est pas selon ses œuvres qu’un homme est jaugé dans ce passage, mais selon le fruit de l’obéissance, donc le fruit d’une relation personnelle avec le Seigneur. La prophétie, l’autorité de chasser des démons, de faire des miracles, de guérir les malades sont de bonnes choses dès lors qu’elles sont faites dans le cadre de l’appel de Dieu pour chacun de nous. Ce sont des outils qu’il nous donne, des dons au service de l’Eglise pour bénir, mais qui ne doivent pas être utilisés comme bon nous semble. Que ce soit toujours dans l’obéissance à la « volonté de mon Père qui est dans les cieux. »

Je l’ai déjà dit et je le répète, tout ce qui semble bon ne vient pas forcément de Dieu. Prenez deux personnes qui font la même œuvre. L’un y a été appelé et portera du fruit. L’autre l’a fait parce que cela lui semblait bon, mais était attendu ailleurs par le Seigneur, alors il aura de belles feuilles, mais pas le fruit recherché. Ce n’est pas l’action en elle-même qui est bonne, ou l’œuvre, mais c’est la source qui la rend bonne. Et cette nuance est importante, car elle a trait à l’obéissance. Les bonnes intentions ne sont pas suffisantes.

Un passage dans la Bible m’a marqué, dans lequel on peut ressentir un sentiment d’injustice. C’est le passage où David ramène l’Arche de l’Alliance à Jérusalem :
« Ils mirent sur un char neuf l’arche de Dieu, qu’ils emportèrent de la maison d’Abinadab : Uzza et Achjo conduisaient le char. David et tout Israël dansaient devant Dieu de toute leur force, en chantant, et en jouant des harpes, des luths, des tambourins, des cymbales et des trompettes. Lorsqu’ils furent arrivés à l’aire de Kidon, Uzza étendit la main pour saisir l’arche, parce que les bœufs la faisaient pencher. La colère de l’Eternel s’enflamma contre Uzza, et l’Eternel le frappa parce qu’il avait étendu la main sur l’arche. Uzza mourut là, devant Dieu. » (1 Chroniques 13,7-10)
Qu’a fait ce serviteur de David si ce n’est être plein de bonnes intentions. C’est quand même l’arche de l’alliance de l’Eternel qui risquait de tomber ! Mais il meurt sur le coup, foudroyé par l’Éternel en voulant la retenir. Je me suis longtemps demandé pourquoi Dieu lui avait ôté la vie alors qu’il était en train de s’occuper de ses affaires d’une certaine manière. Et j’ai souvent eu comme un sentiment d’injustice par rapport à cette situation. David aussi d’ailleurs. Il était même en colère contre Dieu. D’un point de vue purement humain, Uzza avait une bonne intention. Mais ça n’est pas suffisant. Il ne s’agit pas que de s’occuper des affaires de Dieu selon nos propres aspirations, nous devons le faire dans l’obéissance, et c’est là qu’ils ont péché. On ne fait pas ce qu’on veut pour Dieu, comme si nous savions mieux que lui ce qui est bon pour lui et pour son Royaume. Car c’est en pensant comme cela que Jésus répondra à plusieurs « je ne vous ai jamais connu » (Matthieu 7,23). 

David aussi avait une bonne intention en voulant ramener l’arche, et le Seigneur n’était pas contre cela. Mais il n’a pas fait les choses dans l’obéissance, selon les règles ordonnées par l’Eternel. Il faut que nos intentions entrent dans le cadre de l’obéissance à Dieu et à sa Parole, sans quoi les problèmes arrivent. Voici la suite de l’histoire, deux chapitres plus loin :
« David se bâtit des maisons dans la cité de David ; il prépara une place à l’arche de Dieu, et dressa pour elle une tente. Alors David dit : L’arche de Dieu ne doit être portée que par les Lévites, car l’Eternel les a choisis pour porter l’arche de Dieu et pour en faire le service à toujours. […] David appela les sacrificateurs Tsadok et Abiathar, et les Lévites Uriel, Asaja, Joël, Schemaeja, Eliel et Amminadab. Il leur dit : Vous êtes les chefs de famille des Lévites ; sanctifiez-vous, vous et vos frères, et faites monter à la place que je lui ai préparée l’arche de l’Eternel, du Dieu d’Israël. Parce que vous n’y étiez pas la première fois, l’Eternel, notre Dieu, nous a frappés ; car nous ne l’avons pas cherché selon la loi. Les sacrificateurs et les Lévites se sanctifièrent pour faire monter l’arche de l’Eternel, du Dieu d’Israël. Les fils des Lévites portèrent l’arche de Dieu sur leurs épaules avec des barres, comme Moïse l’avait ordonné d’après la parole de l’Eternel. » (1 Chroniques 15,1-15)
L’intention est toujours la même, seulement cette fois-ci elle s’est incarnée à la manière de Dieu et non plus des hommes, et il y a eu la réussite, les fruits, la bénédiction. Le commandement de Dieu était clair, et on ne pouvait pas transiger.

Article écrit par Cédric Fruhinsholz

Cédric, sa femme et ses quatre petits «Fruhi» sont originaires de France et vivent actuellement au Québec. Nul doute que leurs pérégrinations, dans différents coins du monde ont influencé sa musique et son écriture. Fils de pasteur, Cédric trace d’abord son chemin personnel sur la voie de la louange pop francophone, avec notamment la sortie de deux albums en 2012 (« Que tout te rende gloire ») et 2015 (« Emerveillé »), avant de se mettre à écrire et enseigner la Parole de Dieu.