Demeurer, c’est s’engager – 4/4

Un dernier point. Aujourd’hui, il y a quelque chose qui fait défaut dans les relations, c’est la notion d’engagement. Les gens n’aiment plus s’engager. D’ailleurs on voit de plus en plus de forfaits et d’inscriptions sans engagement. Pareil pour les relations sentimentales. Aujourd’hui, on n’aime pas être liés, l’impression d’être « bloqués » par quelque chose. C’est un problème récurrent : on s’engage, puis au dernier moment, on se désengage. C’est notre liberté, c’est du moins ce que l’on peut entendre. Et pourtant, il est très important de pouvoir compter les uns sur les autres, et que l’on puisse être reconnus comme des personnes qui respectons nos engagements. C’est aussi un témoignage de la personne que nous représentons, le Dieu éternel. Il y a déjà 2 engagements qu’on devrait tous tenir coûte que coûte. Notre engagement avec Dieu et notre engagement avec notre épouse. Car nous sommes liés par alliance. Mais même ces 2 alliances, essentielles, ne sont pas respectées aujourd’hui (pas plus qu’hier d’ailleurs). Il est devenu tellement facile de casser un mariage, de quitter le Seigneur aussi. Récemment plusieurs ministères, dans le pastorat ou la louange, ont décidé de quitter la foi, de changer de voie. Ils ne croient plus que Jésus est le seul chemin. C’est très triste.

Dans le fait de « demeurer dans la Parole », il y a une notion d’engagement, et d’engagement réciproque, nous l’avons vu avec la parabole du cep et des sarments. Il y a un mot en hébreu, tardema, qui n’apparaît que quelques rares fois dans la Bible, mais toujours à des moments essentiels de l’Histoire de la Rédemption. Ce mot signifie « sommeil profond », comme une anesthésie de tous les sens, et nous le retrouvons d’abord lorsque Dieu endort Adam pour créer Eve et faire ainsi alliance avec l’humanité au travers de cette lignée. 2000 ans plus tard, Dieu fait alliance avec Abraham et tout un peuple après lui, le peuple juif, Israël. L’élection continue. Et lors de cette alliance, l’Eternel endort Abraham dans un sommeil de type tardema, où tous ses sens sont éteints à nouveau. Dieu passe alors entre les animaux pour ratifier l’alliance. Et encore 2000 plus tard, Jésus arrive parmi les siens, les juifs, et l’apôtre Paul nous précise en Romains 11,8 qu’Israël a été mis dans un état d’assoupissement : « Selon qu’il est écrit : Dieu leur a donné un esprit d’assoupissement, des yeux pour ne point voir, et des oreilles pour ne point entendre, jusqu’à ce jour. »

Ce verset est tiré d’Esaïe 29,10, et le mot traduit par « assoupissement » est justement tardema. Ils peuvent toujours étudier la Loi et les textes de l’Ancien Testament, ou « lire Moïse » pour reprendre l’expression de 2 Corinthiens 3, mais ils ne peuvent pas comprennent, car Dieu les a anesthésiés dans leur sensibilité, en faveur et pour le salut des nations !

Nous avons donc trois étapes essentielles de la Rédemption qui impliquent un tardema, un sommeil profond induit par le Seigneur lui-même : Adam et Eve + 2000 ans, Abraham et le peuple juif + 2000 ans, Israël et l’Eglise, pour un total d’environ 6000 ans. Nous arrivons à l’aube du 7ème millénaire, le 7ème jour, le shabbat de la Création, le Millénium. Et c’est une espérance glorieuse ! Jésus-Christ revient bientôt ! Mais notons que ces 3 étapes ont été marquées par la présence physique de l’homme, et pourtant son absence dans ce sommeil. Le vis-à-vis de Dieu était éteint. Pourquoi ? Simplement parce que Dieu a créé l’homme, et donc il le connaît. Il savait très bien que si ces alliances avaient été bilatérales, l’homme n’aurait jamais pu respecter les closes. C’est pourquoi il a décidé que ces alliances se passeraient du « maillon faible », la dimension humaine. Dieu est finalement le seul qui s’engage réellement. C’était la seule manière de maintenir et de garantir la pérennité de l’alliance. Le seul moyen de maintenir l’alliance de Dieu avec l’homme, avec Israël puis l’Eglise. Il devait être le seul garant. De cette manière, alors même que nous sommes infidèles et incapables de nous engager comme nous le devrions, de la bonne manière, Dieu demeure fidèle et nous donne sa grâce. En Jésus, nous sommes graciés et nous pouvons bénéficier de toute l’alliance de Dieu sans en être dignes.

Ce problème de l’engagement n’est pas nouveau, néanmoins Dieu nous demande, pour notre bonheur, de nous engager et demeurer dans sa Parole. C’est la seule manière pour nous d’être heureux, de surmonter les épreuves, de vivre la guérison et la délivrance qui nous sont promises, l’accomplissement des promesses de Dieu. Il nous faut demeurer dans sa Parole, avec persévérance et en engageant notre vie toute entière. Car demeurer c’est aussi persévérer, un thème récurrent dans les épitres. Ça nous demande d’avoir un focus, le regard fixé non pas sur notre problème, les circonstances, mais sur notre Dieu. En le contemplant, nous sommes mis face à sa fidélité, et nous avons l’assurance de ce qu’il a annoncé, nous avons la foi. Mes amis, si nous voulons vivre l’accomplissement des promesses et les voir accomplies dans nos vies et plus largement sur toute la terre, nous devons persévérer et demeurer dans la Parole.

Conclusion, tout part de Dieu qui est l’initiateur de toute bonne chose, et tout va vers Dieu, le rémunérateur de ceux qui le cherchent (Hébreux 11,6). Car « c’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles ! Amen ! » (Romains 11,36).

Article écrit par Cédric Fruhinsholz

Cédric, sa femme et ses quatre petits «Fruhi» sont originaires de France et vivent actuellement au Québec. Nul doute que leurs pérégrinations, dans différents coins du monde ont influencé sa musique et son écriture. Fils de pasteur, Cédric trace d’abord son chemin personnel sur la voie de la louange pop francophone, avec notamment la sortie de deux albums en 2012 (« Que tout te rende gloire ») et 2015 (« Emerveillé »), avant de se mettre à écrire et enseigner la Parole de Dieu.