L’homéopathie, une pratique à risque – 1/4

Introduction

Les produits homéopathiques sont devenus communs dans les rayons de pharmacie et sont largement utilisés aujourd’hui, y compris dans les rangs de l’Eglise. En en discutant autour de moi, je réalise que soit ils sont considérés comme des placebos, soit ils sont confondus avec la phytothérapie, les gens pensant à tort que ce ne sont que des plantes. Dans les deux cas, il ne semble donc y avoir aucune influence négative ou d’effets secondaires tels qu’on en trouve dans la médecine classique, conventionnelle, appelée par certains, médecine « allopathique », en opposition à celle homéopathique. Seulement, ce n’est pas le cas et je n’ai pas trouvé beaucoup de ressources développant ce sujet.

Devant cette méconnaissance et le manque d’enseignement autour de ce thème, j’ai voulu écrire ces quelques pages afin d’en exposer l’origine, les principes et les méthodes. Car les conséquences de ces traitements sont trop souvent minimisées, et particulièrement sur le plan spirituel. Oui, j’ai bien dit « spirituel », car il y a un véritable lien avec le monde invisible, et c’est ce que j’aimerais mettre en lumière. Aussi inoffensifs qu’ils puissent paraître, ces petits granules et autres produits similaires sont un véritable danger pour notre santé spirituelle, et par voie de conséquence, psychique et physique. Il suffit pour s’en rendre compte de lire les textes de référence des praticiens homéopathes dont je citerai quelques extraits.

Vous verrez que la vérité est bien différente et que l’influence de ces produits sur ceux qui les utilisent ne peut absolument pas être bénéfique. Si les fruits immédiats peuvent parfois sembler alléchants et d’apparence positifs, il nous faut aussi nous inquiéter de la source et du chemin emprunté, car la fin ne doit pas justifier les moyens.

Voici donc une présentation de l’homéopathie, telle qu’elle est réellement, et vous verrez que ce qu’elle revendique et pratique n’est pas compatible avec la foi chrétienne et ne rend pas gloire à Dieu.


Influences

L’homéopathie a été inventée par Christian Friedrich Samuel Hahnemann en Allemagne, en 1796, qui prétend avoir reçu sa méthode par le biais de révélations spirites, en d’autres termes, lors de séances de spiritisme. Si une pharmacienne m’a répondu un jour « peu importe, tant que ça marche », en ce qui me concerne, cette information a éveillé ma sensibilité et m’a poussé à approfondir. On est déjà dans le cadre du mystique, de l’occulte.

Pour commencer, voici ce que nous lisons dans la Bible en ce qui concerne ce type d’activité :

« Ne vous adressez pas à ceux qui invoquent les esprits et aux spirites, ne les recherchez pas, de peur de vous rendre impurs par eux. Je suis l’Eternel, votre Dieu. » (Lévitique 19,31)

Par conséquent, tout ce qui vient de ces sources est considéré comme impur et est interdit par l’Eternel, que nous le pratiquions directement ou que nous en soyons au bénéfice. Ce n’est donc pas étonnant de découvrir que cet homme a été hostile à la personne de Jésus, qu’il traitait d’amateur et de rêveur en ce qui concernait le thème de la guérison en particulier.

Ce lien avec l’occultisme se retrouve dans toutes les influences de Samuel Hahnemann. Pour commencer, il devint franc-maçon dès ses 22 ans, introduit dans la loge de Magdeburg en Allemagne (particulièrement versée dans l’alchimie et le spiritisme), par le gouverneur de Transylvanie, le Baron Samuel von Brukenthal.

« [En 1777] il catalogua soigneusement l’immense bibliothèque de livres et de manuscrits rares du Baron von Brukenthal. C’est lors de ces journées calmes et savantes, dans la bibliothèque isolée d’Hermannstadt (Sibiu), qu’il a acquis cette connaissance approfondie et diversifiée de la littérature ancienne, et des sciences occultes, dont il s’est ensuite révélé le maître.  »1

Il fut également un fervent disciple d’Emanuel Swedenborg, théologien et philosophe mystique suédois du 18ème siècle, également spirite et médium, qui influença beaucoup sa pratique de l’homéopathie, notamment par sa vision très complexe du monde spirituel et de son lien avec la matière.

Dans ce même cercle de scientifiques aux pratiques occultes qui l’ont influencé, nous retrouvons Paracelse (médecin, hermétiste, astrologue, alchimiste, etc.) et Mesmer, père du « magnétisme », que nous aborderons un peu plus tard.

L’ouvrage de référence de l’homéopathie écrit par Hahnemann, s’appelle « Organon de l’art de guérir » (1845) et est pour ses adeptes, comme la Bible pour les chrétiens. On y retrouve beaucoup de références animistes (croyance en une âme, une force vitale, animant les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent), hindouistes, confucianistes et d’autres religions orientales qu’il appréciait particulièrement. L’idée du panthéisme est aussi très présente (Dieu est tout, en tout, partout, homme, animal, plante, cellule, etc.).

Le médecin homéopathie Richard Haehl, au début du 20ème siècle, s’est consacré à faire vivre l’héritage d’Hahnemann, en réunissant tous les documents historiques et les objets lui ayant appartenu. Dans la biographie qu’il lui a consacrée, il résume l’évolution de sa pensée :

« Au cours de ses études, il suivit Descartes, Spinoza et Leibnitz […] et continua vers le vitalisme et le Naturalisme de Schelling et Hegel. Il avança au-delà vers le spiritualisme et pendant un certain temps s’égara dans l’occultisme. »2

Et le citant, il ajoute :

« Je n’ai fait que réaliser ce plan, pour lequel le Grand Esprit, qui est Tout en Tout, m’a octroyé puissance et discernement… »3

Autant de pensées qui s’opposent catégoriquement à la foi chrétienne et devraient suffire à nous mettre en garde et nous faire prendre nos distances.


La force/énergie vitale

Si les influences citées plus tôt ne suffisent pas à décourager d’y prendre part, il reste le gros problème de cette doctrine de la Force/Energie Vitale qui est la base de tout traitement homéopathique et qui est contraire à la vérité qu’enseigne la Bible. Mais pour le comprendre, revenons un instant sur Mesmer.

Franz Anton Mesmer est le fondateur du « magnétisme » ou « magnétisme animal », aussi appelé « mesmérisme ». Selon lui, l’Univers est empli d’un « fluide physique subtil » qui sert d’intermédiaire entre l’homme, la terre et les corps célestes, et entre les hommes eux-mêmes. Pour lui, c’est lorsque ce fluide est mal réparti dans le corps de l’homme que la maladie se manifeste. Ainsi, pour obtenir la guérison, il suffirait de restaurer l’équilibre perdu. Au travers de certaines techniques, ce fluide pourrait être canalisé, stocké et transmis à d’autres personnes pour les guérir.

Pour résumer sa pensée, ce « magnétisme animal » rend tout homme capable d’en guérir un autre, au moyen de ce qu’il appelle encore le « fluide naturel » :

« Il existe une influence mutuelle entre les corps célestes, la terre et les corps animés. Un fluide universellement répandu… dont la subtilité ne permet aucune comparaison… est le moyen de cette influence ».4

Le magnétiseur en serait la source, ou plus précisément le canal et le diffuserait à quiconque se soumet à son influence, au travers de ce qu’on appelle des « passes mesmériennes » (imposition des mains, parfois simplement du regard, effleurement…).

S’en inspirant, entre autres, Hahnemann enseigne que ces fluides sont des énergies mystiques à la base de la nature humaine et même de la création entière. Comme la médecine chinoise, l’homéopathie postule qu’il y a un champ d’énergie ou une « force vitale » à l’origine de tout. La maladie est ainsi définie comme un trouble de ce champ énergétique du corps, et le moyen d’y remédier est de manipuler ce champ afin de lui faire retrouver son équilibre. Il faut donc le stimuler pour induire la guérison. Tout cela a lieu dans le domaine de l’invisible, et il s’agit finalement de « jouer » avec ces influences spirituelles.

Il dit ceci, aux paragraphes 9 et 11 de son Organon :

« Dans l’état de santé, l’énergie vitale (souveraine), immatérielle — Dynamis — animant la partie matérielle du corps humain (organisme), règne de façon absolue… Cette puissance médicamenteuse, au moindre contact de la cellule animale vivante, agit dynamiquement sur tout l’organisme, (sans lui communiquer la moindre parcelle matérielle quelconque, si subtile soit-elle) ».5

Ce n’est rien d’autre qu’une forme de divination, c’est-à-dire une interaction avec des puissances spirituelles invisibles avec lesquelles nous ne devons pas collaborer (et ce n’est pas tant une collaboration qu’une soumission à ces puissances spirituelles qu’on a l’impression de pouvoir contrôler). Sous couvert de faire du bien, l’homéopathie vient finalement lier ses adeptes en les soumettant à ces influences que la Bible appelle des esprits impurs.

En d’autres termes, c’est une pratique occulte qui consiste en un réalignement des « forces vitales », spirituelles, et qu’on retrouve chez les chamans (sorciers), ainsi que dans les philosophies orientales telles que le chi (acupuncture chinoise, entre autres), le ki (Japon), le prana (Inde), ou l’« énergie cosmique universelle » présente dans toutes les manifestations du New Age (Nouvel Age).

Vous trouverez en annexe une liste non exhaustive des pratiques fondées sur ce principe et qui se sont malheureusement largement développées et démocratisées aujourd’hui. Elles vont de la « médecine douce » au sport de combat, en passant par des soins de relaxation, et se basent toutes sur cette croyance.

Laissez-moi vous partager une anecdote lorsque j’étais en école d’infirmier. Un jour, alors que j’étais en retard à l’un de mes cours, je découvre en entrant dans la classe tous les étudiants les mains devant eux, l’une en face de l’autre à quelques millimètres de distance, et j’entends la formatrice dire : « concentrez-vous, vous allez commencer à sentir une chaleur dans vos mains : c’est l’énergie que vous transportez ». Vous pouvez imaginer mon étonnement, mais je me suis assis, vraiment surpris de la direction du cours. Elle m’accueille et me répète en substance ce que j’ai manqué : nous allions apprendre à « imposer » les mains aux patients à leur insu en quelque sorte, mais pour leur « faire du bien », en rééquilibrant leurs énergies. Elle nous proposait de le faire lors de pansements ou en posant une main sur l’épaule par exemple, des gestes tout à fait anodins.

Le but du cours était finalement d’apprendre à connaître et exploiter cette « ressource » en nous, à rééquilibrer nos propres énergies d’abord, pour être efficaces ensuite auprès des autres. Tout en ne participant pas aux exercices qui ont suivi (visualisations des chakras avec les couleurs correspondant à chacun, etc.), j’ai noté tout cela afin de pouvoir en parler à mon tour et le dénoncer. Mais si ça peut sembler choquant, ce sont malheureusement aujourd’hui des pratiques très répandues dans le milieu du soin (hypnose, coupeurs de feu, etc.).


1 Bradford, Thomas L. Life and Letters of Hahnemann. Boericke & Tafel edition, Philadelphia, 1895, p.28
2 Richard Haehl. Samuel Hahnemann: His Life and Work. B. Jain Publishers, 1995, p.251
3  Ibid, p.265
4 Mesmer, Franz Anton. Mémoire sur la découverte du magnétisme animal. Genève, 1779, p.74 (disponible sur gallica.bnf.fr)
5 Hahnemann, Samuel. Organon de l’art de guérir. 6ème édition, Editions Dr Schwabe, Hrsg. R. Hael, Leipzig 1921, §9 et 11.

Article écrit par Cédric Fruhinsholz

Cédric, sa femme et ses quatre petits «Fruhi» sont originaires de France et vivent actuellement au Québec. Nul doute que leurs pérégrinations, dans différents coins du monde ont influencé sa musique et son écriture. Fils de pasteur, Cédric trace d’abord son chemin personnel sur la voie de la louange pop francophone, avec notamment la sortie de deux albums en 2012 (« Que tout te rende gloire ») et 2015 (« Emerveillé »), avant de se mettre à écrire et enseigner la Parole de Dieu.