Un corps et un temple – 7/11

Pour répondre à cette dernière question, rappelons-nous que si nous sommes en effet responsables de nos corps, ils appartiennent à Christ qui les a rachetés pour Dieu au prix de son sang. Il en est ainsi devenu le propriétaire légal. Ce que nous en faisons le regarde donc au moins autant que nous, et je dirais même que ça le concerne encore plus. Nous le lui soumettons, et à lui seul, comme un sacrifice vivant, nous engageant à en prendre soin, de la même manière qu’Adam qui devait prendre soin du jardin d’Eden que Dieu lui avait confié. Une telle atteinte corporelle volontaire ne semble pas aller dans ce sens, mais au contraire dégrade de manière permanente ce qui n’est plus à nous. Gardons ça à l’esprit, que ce soit pour ces pratiques, comme de la santé en général. Il nous appartient de prendre soin de notre corps car nous ne sommes pas désincarnés et ce que Dieu nous confie, nous devons l’honorer.

De plus, notre corps est la demeure du Saint-Esprit, son temple, parce que notre esprit qui est en communion avec lui est intimement lié à notre corps. En effet, ces corps faits de chair et d’os ont reçu de Dieu la capacité d’accueillir le Saint-Esprit, son Esprit. Quel honneur sans pareil ! Il nous appartient donc d’en prendre soin et il ne me semble pas qu’une telle scarification, dont le nom même implique une dimension spirituelle, aille dans ce sens, que ce soit dans un but esthétique ou autre. Car soyons honnêtes, le tatouage dépasse largement le simple dessin « sur » la peau. Il ne fait pas couler que de l’encre, mais aussi littéralement notre sang. C’est bien quelque chose d’inscrit « en » nous, « dans » notre propre corps, malgré ses apparences superficielles.

Spirituellement, si nous apposons un sceau sur nos vies, alors il y a un lien avec le propriétaire. Si celui qui en a pris l’initiative n’est pas le Seigneur, alors nous avons un problème, car il n’y a qu’un seul maître de qui nous devrions dépendre. Nous ne pouvons en servir deux. Et parfois, il ne faut pas chercher loin pour identifier l’un de ces autres maîtres : nous-même… Or, avoir tout autre maître que Dieu est par définition de l’idolâtrie.

D’ailleurs, lorsqu’il est question de sceau, nous lisons qu’il n’y en a qu’un que nous devrions avoir sur nos vies : c’est le sceau de l’Esprit, marqué par Dieu lui-même (cf. Ephésiens 1,13 ; 2 Corinthiens 1,22 ; Apocalypse 7,3). C’est le seul qu’il est bibliquement convenable de porter, car c’est le signe de l’appartenance à Dieu. Il est invisible et il n’y a pas de compromis possible. Il marque sa possession et le temple qu’il s’est choisi.

Nous lisons dans Ezéchiel 8,7-10, une réprimande de Dieu concernant entre autres l’idolâtrie qui avait lieu dans le Temple-même de Jérusalem, par les anciens d’Israël (ce groupe représentait pour Dieu le peuple entier). Nous pouvons voir dans l’image et la structure du Temple, une représentation de l’Homme, où le parvis représente le corps, le lieu saint est l’âme et le lieu très saint correspond à l’esprit. Voici le verset 10 : « Je suis entré (dans le parvis) et, en regardant, j’ai vu qu’il y avait toutes sortes de représentations de reptiles et de bêtes monstrueuses, ainsi que toutes les idoles de la communauté d’Israël, peintes sur le mur tout autour. »

Une des reproches de Dieu à Israël ici est l’idolâtrie, qu’il décrit par des images, des inscriptions sur les murs du parvis, l’enceinte extérieure du Temple, ce qui par analogie, pourrait correspondre à la peau de notre corps. Ce parallèle est très intéressant et nous pousse à la réflexion.

Article écrit par Cédric Fruhinsholz

Cédric, sa femme et ses quatre petits «Fruhi» sont originaires de France et vivent actuellement au Québec. Nul doute que leurs pérégrinations, dans différents coins du monde ont influencé sa musique et son écriture. Fils de pasteur, Cédric trace d’abord son chemin personnel sur la voie de la louange pop francophone, avec notamment la sortie de deux albums en 2012 (« Que tout te rende gloire ») et 2015 (« Emerveillé »), avant de se mettre à écrire et enseigner la Parole de Dieu.